En podilato ou à vélo au centre de la Grèce

Après la mer, nous rentrons dans les terres pour visiter les Météores...

Les routes sont assez grosses mais nous arrivons la plupart du temps à emprunter les routes de services qui longent nationales et autoroutes et qui sont beaucoup plus tranquilles.

Les paysages varient très rapidement malgré notre mode de transport plutôt lent. Nous alternons entre vallées très encaissées, plaines agricoles avec des champs de cotons à perte de vue, vergers (pommiers, abricotiers, actinidias, noyers dans le nord et oliviers en bord de mer) et routes de montagne à la végétation sèche d'un coté et forestière de l'autre...

Bref, nous sommes émerveillé en permanence.

Nous rentrons dans les villages et petites villes pour faire nos courses et nous connecter à internet. L'organisation de nos journées ont bien changé. Nous avons dû nous caler avec le rythme Grecque: de 14h à 17h tous les magasins sont fermés, sieste oblige ! Mais aussi avec le rythme hivernal : la nuit tombant à 17h30, nous devons trouver un coin pour dormir assez tôt. Nous mangeons avant la nuit pour éviter de cuisiner dans le noir ! Nous lisons un peu et nous nous couchons tôt. Le pire c'est que nous ne nous forçons pas du tout car après une bonne journée de vélo nous avons faim et sommeil !

Niveau course, nous nous gavons de fêta, olives et dolmaces (feuilles de vigne farcies au riz). Et nous mangeons (depuis 5 mois) 500g de pâtes (sans gluten, eh oui j'en trouve facilement) ou de riz avec une bonne quantité de légumes (poivron, tomates, courgettes, poireaux en fonction des jours) ou de sauce tomate ! Nous prenons le temps de cuisiner. Nous avons même fait des crêpes en Serbie et nous nous faisons des pizza à la polenta sans compter nos innombrable conserves de poivrons marinés...Tout ça au réchaud. Pas d'inquiétude la dessus, nous mangeons bien !

Chaque village possède sa place avec ses cafés. Les retraités passent leur temps au bar à jouer, discuter, égrainer leur chapelet...Ce sont que des hommes. En général, je suis la seule fille avec la serveuse.

Les grecques sont très avenant. Ils viennent nous poser des questions, le triptyque: d'où venez vous? Où allez vous? et est ce que vous êtes marié? Ils nous indiquent la route, nous offre des coups à boire et des gâteaux...

Dans chaque pays que nous traversons, nous apprenons les mots de base: Bonjour, Au revoir, Merci, S'il vous plaît, Velo, "je ne parle pas grecque"...et au fur et à mesure on apprend de nouveau mot. Mais une fois les formules de politesses faites nous passons à l'anglais, aux signes, au dessin et à google tard parfois ! On arrive toujours à se faire comprendre.

Pendant que Ben se baladait dans la petite ville de kristina j'ai discuté avec le maire, il a fait une photo avec les vélos et je suis passé dans le journal !

Pose avec le maire de Kristina et un conseillé municipal

route magique de la vallée de Tempi

de nombreux vendeurs à la crié circulent dans les villages pour vendre ici des produits ménager mais aussi sac de patates, légumes...

plus besoin de béquille nos vélos tiennent tout seul

Nous croisons de nombreux bergers. Que ce soit en montagne ou en plaine, il n'y a pas de près clôturé. Beaucoup de brebis mais aussi quelques vaches, traversent les routes et nous obligent à slalomer pour traverser le troupeau. Nous avons discuté avec deux bergers un de brebis l'autre de vache qui nous ont tous deux dit que la viande était envoyée en France. Ben voulait prendre en photo l'un d'eux sur son cheval. Après lui avoir demandé la permission, il s'est retrouvé à grimper sur le dos du cheval et à posé avec le berger !

Qui dit berger, dit chien mais ce ne sont pas les pires. Nous craignons surtout ceux qui gardent les maisons privées et les garages. Bien souvent pas attachés et livré à eux même, leur seul but est de protéger la maison. Ils se font donc un plaisir à nous courser en montrant leur dent. Nous avons trouvé leur point faible: malheureusement pour eux, ils ont l'habitude de se faire caillasser. Nous ne sortons pas sans nos cailloux. Juste le fait de lever le bras les calme et s'ils persistent nous leur lançons des cailloux. Nous ne les touchons pas mais ça marche. Ben a donc fabriqué une petite boîte avec un cul de bouteille en plastique et des serres flex, le tout accrocher au guidon pour avoir accès à notre collection de cailloux. (idée donnée par filip, un belge rencontré au météore)

Les météores

Perchés sur des cailloux, des monastères ont été construit ! C'est très impressionnant. On se demande comment ils ont pu construire ces belles bâtisses...Et c'est aussi un lieu très spirituel où la religion orthodoxe est très présente mais ça va bien plus loin puisqu'on peut aisément penser que ces monastères n'ont pas été posé là par hasard et que les anciens devaient ressentir la force tellurique de ce site grandiose.

Toutes ces sensations qui nous ont émerveillé pendant la visite de ce lieu, se sont couplé avec un sentiment négatif à la vue du comportement des nombreux touristes qui arrivaient en car, jetaient leurs déchets par dessus la barrières de sécurité et consommaient leur visite en achetant des souvenirs. Bien sûr nous en avions vu auparavant mais ce lieu ne s'y prêtait pas du tout à notre goût...

Malgré tout, nous avons passé un très bon moment, dans un camping accueillant où nous avons rencontré des cyclo-voyageur.

Filip et Ruth, des belges partis pour un an de voyage à travers l'eurasie. Nous pouvons résumer leur voyage par le terme : improvisation ! (enfin ça c'est subjectif. c'est seulement notre ressenti et c'est plutôt une qualité). Nous avons passer deux belles soirées en leur compagnie. Nous avons pu échanger des astuces mécaniques : ben a appris à changer la cassette (les vitesses) du vélo et à fabriquer une boîte pour mettre les cailloux contre les chiens. Nous leur avons appris à faire du café Turc !

Et Adeline et Basile, des grenoblois qui sortaient dans les mêmes bars, salle de spectacle que nous et qu'on n'avait jamais croisé ! Partis pour un mois et demi de Grenoble, ils se dirigeaient vers la Turquie. Ils devront passer par le Péloponnèse à peu près en même temps que nous. Nous espérons les croiser pour faire un bout de route ensemble...

Entre les Météores et Athènes :

Nous avons du temps avant de rejoindre Athènes, nous décidons de le prendre en faisant des détours pour visiter les petits sites archéologiques qui parsèment notre route. Enfin ça c'était notre idée première avant la pluie ! Au lieu de ça, nous passons 6 jours difficiles sous la pluie parfois légères, parfois bruineuse, parfois fortes et longues. A deux reprises, nous restons une journée entière sous la tente à lire nos derniers bouquins en français et finir nos mots croisées. Nous vêtements de pluie sont toujours humides. Nos vélo s'embourbent sur les chemins. Nous sommes sales. Les camping sont fermés en cette saison et les hôtels rares car nous ne sommes pas dans un lieu touristique. Nous ne pouvons pas faire de lessive car notre linge ne pourrait pas sécher. Nous faisons des toilette de chat mais nous n'avions pas pris de vrai douche depuis 10 jours. Le moral dans les chaussettes... 

...Lorsque nous rencontrons Djorjia et Nikos dans un champs d'olivier. Nous nous appretions à installer notre bivouac lorsque nous voyons un couple dans le verger. Pensant que ce sont les propriétaires, nous nous présentons et leur demandons si nous pouvons dormir là. (tout ceci avec nos super phrases écrites en Grècque dans notre cahier). Ils nous disent de ranger nos affaires et de charger nos vélo et nous invitent à passer la nuit chez eux. Nous suivons leur voiture. Ils nous attendent dans les côtes! Nous offrent un café, une douche, un repas chaud et une très belle soirée avec leurs enfants en guisent de traducteur. Nous dormons dans un appartement en travaux prêté par un voisin. Le lendemain, nous repartons avec des olives faits maisons, des bonnets et des ponchos mais surtout avec un moral rebooster. 

Nous finissons de recharger nos bateries à Thèbes dans un hôtel. Nous retrouvons le plaisir d'une douche chaude, d'un vrai lit et d'un toit quand il pleut. Le luxe !

Ensuite nous reprenons les vélos pour deux jours à la campagne, une nuit en montagne et une belle descente avant de rentrer dans Athènes et de subir la circulation effrénée de la capitale.

Bivouac en compagnie de ces trois beaux arbres

Vue de la fenêtre...

Bivouac au bord d'un lac

Les seuls endroits plats sont réservés à l'agriculture. Les villages sont construits à flan de montagne.

Attention, une soucoupe volante va atterrir!

Thermopile et le terrain où les spartiates ont protégé Athènes de Xerxès (roi des Perses en -480)

Sur le champs de bataille coule une source d'eau chaude qui colore la terre en bleu et sent l'oeuf pourris à cause de sa forte teneur en souffre.

Nos sauveurs: Nikos et Djordjia

La belle descente avant d'arriver à Athènes

Notre arrivée à Athènes

Comments

[eric esser]

Photos de plus en plus belles ... D'une façon générale , les photos de dos de Ben ,( en Serbie, en Grèce), qui part au loin , on dirait du Charlie Chaplin à la fin du film "the Kid".

[Elvio et Charlotte]

Sympa de lire ces lignes en écho avec ce que nous avions entendu en live de vous à Olympie! Oui, le toit et la douche chaude, un luxe apprécié quand l'humide et le froid s'invitent !
On vous a mis dans nos liens, http://tandem.850.ch/les-cyclos/#.VHXCSoqvjCQ
Bravo et bonne suite encore !!!

[Agnès et Didier Rochet]

merci, merci, et encore merci, pour ces photos et nouvelles de vous qui nous font tant plaisir et ravivent nos souvenirs de voyage dans cette région des météores. Continuez à nous faire partager vos aventures, ce n'est que du bonheur pour nous.

[jojo]

Magnifique ! super aventure en Grèce, merci de nous faire voyager avec vous ! Plein d'énergie...
Tchuss

[Camille Morando]

Super ! Ca fait plaisir d'avoir toute ces nouvelles ! Ça commençait à me manquer ...
Vos photos sont superbes

Des gros bisous